Blu-ray 3D Dark Country : Interview de Thomas Jane !

A l’occasion de la sortie du Blu-ray 3D en France, j’ai eu la chance de poser quelques questions à Thomas Jane, réalisateur et acteur principal de Dark Country.

Quelle expérience retenez-vous sur Dark Country ?
TJ. C’est le premier film complètement digital 3D ! Il y en a quelques-uns qui sont sortis avant, mais nous étions les premiers en production. Nous ne savions pas à quoi nous attendre. Nous ne savions pas qui appeler si quelque chose tournait mal. Nous avons utilisé deux ordinateurs Mac cloués sur un bout de bois et deux caméras RED. Personne n’était entraîné pour travailler en 3D pour le film, alors j’ai engagé Ray Zone qui avait fait toutes les bandes dessinées 3D que j’aimais tellement quand j’étais enfant dans les années 80. C’était la folie.

[…]

Pourquoi l’avez-vous réalisé ? Etait-ce un rêve de devenir réalisateur ?
TJ. C’était un pur hasard. J’avais vendu l’idée du scénario à Lionsgate, qui a payé Tab Murphy pour l’écrire, sur la base de sa propre histoire courte. Quand j’ai dit à Lionsgate que je voulais faire le film en 3D, ils ont pensé que j’étais fou. Personne n’avait fait un film en 3D depuis les années 80. Alors, je suis allé présenter le scénario au Home Video Department de Sony et j’ai commencé à jouer l’histoire devant eux dans la pièce. Plus tard dans la journée, j’ai reçu un coup de téléphone de la part de mon agent pour me dire que Sony était d’accord de me donner le rôle principal et de me laisser réaliser le film. Ce jour-là, je suis devenu le réalisateur du film.

Le tournage ne fut-il pas trop difficile en étant devant et derrière la caméra ? Comment avez-vous géré cette difficulté ?
TJ. Ce qui est bien en étant le réalisateur, c’est qu’il n’y a personne pour te dire de jouer une scène différemment. Ce qui n’est pas bien en étant le réalisateur, c’est qu’il n’y a personne pour te dire de jouer une scène différemment. Cela me rendait vraiment nerveux et j’ai appelé Mel Gibson pour me donner des conseils. Mel m’a dit qu’il était très nerveux pour son premier film et qu’il a appelé Clint Eastwood. Clint a raconté à Mel qu’il était vraiment nerveux pour Un frisson dans la nuit et qu’il avait appelé son mentor, Don Segal. Don a dit à Clint, qui l’a dit à Mel, qui me l’a répété à son tour, de se calmer. C’est juste un film. Il m’a également dit de passer autant de temps sur mon propre rôle que sur celui des autres acteurs « ne bâcle pas ton rôle ».

Comment avez-vous filmé en 3D ? Quelles techniques de production avez-vous utilisées et pourquoi ce choix d’offrir le film en 3D ?
TJ. Je vois Dark country comme un film Noir classique. Je l’aurais tourné en noir et blanc si j’avais obtenu l’autorisation de Sony. Il y a quelque chose d’inquiétant psychologiquement du fait de regarder un film en 3D. C’est un tour de passe-passe, une illusion du cerveau. Ce n’est pas de la ‘vraie’ 3D, ce sont deux images planes que l’on a associées afin d’imiter la vie réelle. Je trouvais que cela allait bien avec mon histoire concernant un homme et une femme qui se marient, également une imitation de la vie réelle, mais c’est une illusion ; ils ne se connaissent pas vraiment. Et pire encore, l’homme ne sait même pas qui il est lui-même.

Selon vous, qu’est-ce que la 3D apporte à votre film ?
TJ. J’espère que la 3D dans Dark country accroît l’aspect psychologique de l’histoire, qui se déroule sur deux niveaux concurrents. Je ne peux pas en dire plus sans dévoiler toute l’histoire.

La 3D : un phénomène de mode ou une révolution ?
TJ. Tout dépendra de la manière dont Hollywood utilisera la 3D à partir de maintenant. Si c’est un gadget, la 3D disparaîtra de nouveau, comme ce fut déjà le cas à plusieurs reprises dans le passé. Afin que l’illusion de la 3D persiste, il faut trouver le moyen d’intégrer l’effet dans l’intrigue du film. Raconter l’histoire en utilisant la 3D de telle manière que, si on enlève la 3D, on perd une partie de l’histoire.

Est-ce que vous regardez vos films à la maison ? Quel est votre genre favori ?
TJ. J’ai une grande collection de films noirs et de policiers. Peu importe le format.

Êtes-vous un utilisateur de Blu-ray ? Que pensez-vous de ce nouveau format et de la haute définition en général ?
TJ. La haute définition, c’est génial. Le tout dernier cri dans une quête incessante d’amener le cinéma à la maison. Mais il n’y a rien de mieux qu’une vraie salle de cinéma, avec son public, ses fauteuils en velours rouge, l’odeur de pop-corn et de beurre, les sols collants. J’adore.

Comment présenteriez-vous le film Dark Country afin de donner envie à mes lecteurs d’acheter le Blu-ray ?
TJ. Si les réponses précédentes n’ont pas avivé leur curiosité, ce film n’est pas pour eux !

Quels sont vos futurs projets ?
TJ. Un western. Je viens juste de terminer le scénario qui s’intitule A Magnificent Death from a Shattered Hand. Et je vais jouer le rôle principal et réaliser le film en 3D évidemment ! Il n’y a pas eu de western en 3D depuis Hondo avec John Wayne.

Un grand merci à Thomas Jane d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, à Metropolitan Filmexport et à Sylvie Legrand, sans laquelle cette opportunité n’aurait pu avoir lieu.

Cédric // www.blurayenfrancais.com

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